Low-cost long-courrier: un business complexe

Septembre 2019 – (Lecture 1’40)

Cette année est particulièrement difficile pour le low-cost long courrier. La conjoncture n’est pas favorable, le coût du pétrole reste à un niveau élevé et l’immobilisation des 737MAX pénalisent de nombreuses compagnies comme Norwegian. Primera a arrêté ses activités fin 2018, Wow Air en mars dernier et Air France a abandonné sa filiale Joon.

Au-delà de la conjoncture, le low-cost long courrier pose un vrai challenge en termes de modèle économique. Pour garantir des prix de vente bas, les coûts restent compressés en permanence. La flotte d’une compagnie low-cost long courrier doit se composer d’avions performants en matière d’énergie et de peu de modèles voire d’un modèle unique. Le choix de l’aménagement de l’avion, le long courrier exigeant un certain confort à bord joue également un rôle décisif. Les coûts de maintenance et les achats se plient également à une gestion drastique.

Les frais de personnels réduits au maximum peuvent menacer la paix sociale à moyen-terme. Ryanair au travers les récentes revendications sociales de ses salariés en illustre les limites.

Les recettes annexes sont un des piliers du low-cost, les passagers payent ce qu’ils consomment. Pour les compagnies traditionnelles les passagers haute contribution permettent de dégager des recettes, or pour le low-cost cet apport reste limité. Pour le moyen-courrier les temps de demi-tour et le nombre de rotations sont optimisés. Dans le cas du long courrier l’équipage reste souvent sur place impliquant des frais d’hébergement et selon les destinations, le nombre de rotations par jour est limité. Les taux de remplissage doivent s’élever autour de 95% pour permettre l’absorption des coûts fixes.

Marc Rochet président de French Bee estime que le low-cost long courrier est possible sur d’importantes destinations loisirs. Toutes les routes ne sont pas adaptées au low-cost. Selon lui, les monocouloirs longues distances ne permettent pas une absorption des charges fixes optimales. Ils semblent en revanche appropriés, en cas de saisonnalité, pour les périodes de faible activité. Il ajoute également qu’il est nécessaire de partir de 0 pour créer une compagnie low-cost. Ben Smith reconnaissait lui-même au Paris Air Forum que le long courrier low-cost n’a pas encore trouvé sa rentabilité et qu’il ne souhaite pas se positionner sur ce marché pour le moment.

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